jeudi 29 janvier 2009

Être sincère avec soi-même

Pensez-vous vraiment être honnête avec vous-même dans vos choix de vie ?

Il y à quelques temps, j'ai souhaité arrêter un métier qui nécessitait une implication personnelle très intense et qui ne laisse que peu de place au mensonge. Le métier de comédien est un choix difficile. Comme beaucoup le pense, ce n'est de loin pas une question d'argent. En Suisse, en particulier à Genève, nous pouvons vivre de théâtre, de télé, de pub sans trop avoir à se soucier du lendemain. Ce qui est un luxe actuellement.
 Il est d'autant plus complexe alors de se jeter dans le vide et de stopper net une occupation de vie, qui somme toute peut être sous certains aspects, divertissante.

Il y a simplement un moment de mal-être intense, comme une petite voix derrière soi qui tente de vous ramener à la raison et vous incite à ne plus mentir. Ne plus se mentir d'abord et en suite ne plus accepter de mentir aux autres, y compris le public à qui vous faites croire depuis des années que vous prenez du plaisir dans ce que vous faites.
Cette supercherie, j'aurais pu m'en satisfaire jusqu'à épuiser les dettes de la caisse de chômage, et finalement qui sait, obtenir un semblant de reconnaissance de mes pères. 
 Aller sur scène comme Mme Martinez fait ses courses à la Migros.

Être irremplaçable, non pas parce que vous êtes le meilleur, mais parce que si votre fils se casse une jambe, qu'un membre de votre famille décède, ou que vous êtes grippé à 40 au fond du lit, le spectacle n'attend pas. The show must go on ! comme dirait Freddy !

The show insnt worth the price of a son, le show ne vaut pas le prix d'un fils, par exemple.

Ce qui est plus difficile à gérer est cette impression de nostalgie croissante avec l'âge, qui en définitive n'est plus une impression quand les années s'accumulent. Et de se dire qu'on aurait peut-être un jour pu atteindre des rôles mythique. Tourner dans un film de Jean-Paul Cardinaux, ou rivaliser dans une vrai prod à l'américaine. Non pas pour le style, mais pour les moyens fénoménaux qu'ils donnent aux acteurs de faire leurs travail.

Ce qui m'amène à dire que souvent le travail fourni est le fruit de prises de têtes insurmontables et que le travail rendu est tout bonnement le 10% de ce que nous aurions pu donner au spectateurs. Il y a des exceptions, en tout cas autant que de metteurs-en-scène. Et je tiens ici à remercier chaleureusement Miguel Fernandez pour sa confiance et l'immense qualité de son travail. C'est quelqu'un de profondément humain et qui m'a permis de ne pas basculer de l'hatéisme à l'antithéisme...

Mon seul regret aujourd'hui est de vivre une vie en imaginant pouvoir en vivre une autre. Quel paradoxe pour un ex acteur... Simplement monter un projet dont je sois l'initiateur et qui me rende heureux, et que plus tard mon fils regarde son père avec admiration, comme je regardais le miens étant petit. Et ça, ça vaut tout l'or du monde... Et même plus.

@+

L.

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